Nous connaissons tous un tonton qui joue tous les jours à COGELO/loterie, dont les victoires ne sont pas visibles, mais il jure qu’il a déjà gagné beaucoup d’argent. Nous connaissons tous des gens qui ont bu leurs maisons, ou encore quelqu’un qui n’a jamais d’argent mais tous les vendredis soir c’est « kaka nganda/bar obligatoire », ai-je aperçu un sourire ? Saviez-vous que nos charges quotidiennes démontrent notre niveau d’éducation financière ? En analysant nos habitudes budgétaires, tout en améliorant nos connaissances financières, pouvons- nous arriver à mettre en place des stratégies qui nous sont propres et nous permettront d’arriver à une certaine stabilité financière ? Pour cela, il est primordial d’apprendre les fondamentaux sur l’éducation financière tout en cassant nos idées préconçues sur l’argent.
Qu’est-ce qu’éducation financière ?
L’éducation financière est décrite comme la capacité à comprendre les bases de la finance afin que chaque individu soit en mesure de prendre des décisions éclairées et efficaces avec toutes ses ressources financières. Elle nous aide à mieux gérer notre argent en fonction de ses objectifs de vie, mais surtout de la situation de son environnement.
Quelles sont les bases de la gestion financière ?
Nous devons connaître les bases qui vont nous être expliquées, mais également comprendre leurs spécificités :
- Le revenu correspond au montant intégral des entrées d’argent qu’une personne va recevoir sur une période donnée. Il compte le salaire, les dividendes, le loyer, les plus-values mobilières/immobilières, les intérêts des placements et bien plus encore. Il est indispensable de savoir que le revenu est une ressource limitée. Nous ne pouvons travailler qu’un certain nombre d’heures, malgré les heures supplémentaires. Nous ne pouvons recevoir qu’un certain pourcentage de dividendes. Nous ne pouvons vendre qu’une certaine quantité de bijoux… Il y a toujours une limite. Un exemple, Sarah a un salaire fixe de 241.450 FCFA soit $439 en plus de 110,000 FCFA/$200 grâce à la vente des chaussures, sa recette mensuelle est de 351.450 FCFA/$639 par mois.
- Les dépenses désignent toutes sommes qu’un individu va décaisser. Il existe 3 types de dépenses: les dépenses fixes (les factures d’électricités/eaux, factures d’internet – Canalsat, frais scolaires d’un membre de famille, etc…), les dépenses courantes (frais alimentaires, de transport, de snack-bar-vip, etc…) et les dépenses occasionnelles (achat de vêtements, réparation de véhicule, frais médicaux, etc…). Contrairement au revenu, les dépenses sont infinies et elles sont contrôlées par nos besoins mais surtout nos désirs. Comment faire la différence entre les besoins et les désirs ? Le besoin est une nécessité, le fait d’avoir un toit, alors que le désir est un sentiment passager, vouloir une villa ou un château, par exemple. Réalisons que nos dépenses peuvent excéder notre revenu. Pour continuer avec Sarah, elle a des charges mensuelles qui sont autour de 141.950 FCFA/$269.
- Le dernier point parle de la différence entre le revenu et les dépenses constitue le delta, plus connu sous le nom « épargne ». L’épargne représente toute notre marge de manœuvre et nous devons l’optimiser de façon à ce qu’elle soit plus grande et au service de nos besoins futurs. Notons l’importance de toujours épargner avant de dépenser. Il nous faut déterminer un montant d’épargne qui tienne sur une longue durée sans que nous suffoquons, plutôt que prendre qu’un montant qui varie et dont on ne pourra pas se fier pour des plans d’investissement. Nous comprenons également que notre épargne représente notre patrimoine (ensemble de biens, dettes et obligations appartenant à un individu), et qu’elle ne s’associe pas seulement avec un montant gardé dans un compte fixe ou payé à la CNSS. Sarah doit normalement épargner de 203,500 FCFA/$370 mais parce qu’elle ne doit pas être suffoquée, elle met de côté 110,000 FCFA/$200 pour l’investissement.
Il est important de toujours avoir un budget mensuel et annuel, de toujours considérer la fourchette basse du revenu et la fourchette haute des dépenses, et surtout d’avoir une épargne (balance entre son revenu et ses dépenses). Sarah gagne 330.000 FCFA/$600 au lieu de 351.450 FCFA/$639 et dépense 160.000 FCFA/$300 de manière mensuel au lieu de 269141.950 FCFA/$269. Cette épargne permet d’éviter de surestimer ses recettes et donc de mieux gérer ses dépenses tout en prenant en compte les imprévus. Mettre en pratique ces principes permet à chacun de connaître son patrimoine mais principalement de développer des stratégies pour le faire fructifier.
Quelques idées préconçues qui doivent être brisées…
Nous devons comprendre que l’éducation financière n’est pas généralement acceptée. Plusieurs personnes ont un état d’esprit de négativité et de méfiance vis-à-vis de l’argent. On nous a appris que « l’argent ne pousse pas sur les arbres » ou encore que « l’argent est la racine de tous les maux », cependant il est important de comprendre que cet état d’esprit réduit nos capacités à vouloir s’instruire financièrement. Oui, l’argent ne pousse pas sur les arbres mais avec une graine, un petit investissement ou commerce, on peut avoir un arbre, une mini-entreprise, une multinationale plus tard. Aussi, la racine de tous les maux n’est pas l’argent mais l’amour de l’argent. Cet amour a conduit plusieurs à voler, mentir et même tuer. L’argent ne grandit pas en une nuit mais demande beaucoup de patience, de stratégies mais aussi un certain niveau de risque.
Un autre idéal qui doit être brisé est celui de se dire que la dette est une mauvaise chose. La dette n’est pas forcément mauvaise, seulement il nous faut savoir l’utiliser. En discutant finance avec des gens qui n’ont pas de très bonnes connaissances financières, nous prenons le risque de laisser leur opinions impactés et influencés nos décisions. Comprenons aussi que si nous sommes dans l’incapacité de couvrir toutes nos dépenses, on peut être tenté de recourir à la dette pour subvenir à nos besoins (nécessitées). Nous devons écouter des gens qui ont démontré posséder une réelle connaissance en la matière, des gens comme Warren Buffet, Elon Musk, Cathie Wood ou encore Teri Ijeoma. En les écoutant, nous serons capables d’apprendre de leurs erreurs tout en imitant leur succès.
Une idée reçue à écraser est celle que notre salaire représente notre richesse, notre argent. Cette idée est fausse parce qu’avec le salaire, nous devons respecter nos obligations et nos charges. Notre richesse, c’est notre épargne, pas notre salaire. Quelle est notre réaction face à notre épargne, dépensons-nous sa totalité, épargnons-nous son intégralité ou avons-nous trouvé un équilibre ? Si nous avons une épargne, aussi minimum qu’elle puisse être, nous sommes riches de cette somme. Si nous n’avons rien, nous travaillons pour l’argent et donc nous sommes esclaves de l’argent.
En résumé, il existe plusieurs outils qui peuvent nous aider à être financièrement éduqués, pourtant, cette éducation doit être un choix personnel qui commence par la connaissance des bases. Nous discuterons plus tard des décisions à prendre, stratégies à mettre en place pour mieux gérer et fructifier nos ressources, mais ça c’est pour la prochaine fois.